The Film Gallery est fier d'accueillir David Kidman jusqu'au 29 avril 2017. A travers trois oeuvres sélectionnées pour cet évènement, l'artiste questionne les articulations entre la fabrication/la conception d'images numériques et argentiques.
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These pieces play with the notion of the moving image being both a temporal and readily decidable visual signifier, so that a kind of inter-changeability can be considered. The images are both fixed and in movement, as well as being temporal referents.
Part of David Kidman’s work reflects on the invention and reinvention of the mechanisms and procedures of film work The resistance in using analogue material is often based on one form or another of nostalgia, something that that the artist is very wary of. His work uses analogue forms as a key to opening the possibilities of other contemporary forms. The historical references that are touched upon are often the occasion for a critical re-evaluation, involving an analysis of the reasons motivating the historical elements in question and finding responses that can work in the current context. There are frequent recourses to various kinds of techniques, but each time with the hope of finding a new path, as if those roots from the past produce an arborescence with unexplored branches that can be the starting point for a new kind of work. This not only doesn’t mean a refusal of technology, but an active research into technologies that can be aligned to or deviated by diverse practices.
Ces pièces jouent avec la notion de l'image mobile comme étant à la fois un signifiant visuel temporel et facilement décodable, de sorte qu'une d'inter-changeabilité peut être considérée. Les images sont à la fois fixes et en mouvement, ainsi que des référents temporels.
Une partie du travail de David Kidman réfléchit sur l'invention et la réinvention des mécanismes et des procédures du travail cinématographique La résistance à l'utilisation du matériel analogique est souvent basée sur une forme de nostalgie, ce dont l'artiste se méfie beaucoup. Son travail utilise des formes analogues comme clé pour ouvrir les possibilités d'autres formes contemporaines. Les références historiques abordées sont souvent l'occasion d'une réévaluation critique, avec une analyse des raisons motivant les éléments historiques en question et des réponses qui peuvent fonctionner dans le contexte actuel. Le recours à divers types de techniques est fréquent mais à chaque fois dans l'espoir de trouver un nouveau chemin, comme si les racines du passé pouvaient produire une arborescence de branches inexplorées pouvant devenir le point de départ d'un nouveau type de travail. Cela ne signifie pas un refus de la technologie, mais une recherche active dans des technologies qui peuvent être alignées ou déviées par des pratiques diverses.
Much of the work shown here, recent and future, uses 16mm film and exploits the analogue qualities that cannot be reproduced by other means, as their physical being is necessary to their entity. A major piece in this show is the Portrait of Marie-Hélène Breuil, the artist’s wife, filmed in September 2015. The two 16mm films were hand developed; a version was finished version in 2016, this is a new edit for 2017.
In the last ten years, since tactile screens have invaded our consciousness, the screen has become something of the mirror in Alice through the Looking Glass, we no longer accept the limits of the image, but expand and shrink it at will, in one of the most intuitive revolutions in gestural behaviour ever. This has also altered our attitude to the production of images, it has become something that almost everyone does, and making videos, shooting and editing them, has become a regular activity for huge numbers
This piece is one that spectators can activate by viewing the image, either the lightbox shown here, or the poster, this is the only way of viewing the film. It consists of a series of single frames of either Marie-Hélène Breuil or the sky, using system to obtain exactly the right number of over exposed and slightly underexposed shots. A second camera, loaded with colour film shows Marie-Hélène giving the instructions for her portrait. The two were edited together for the film that we see on the Internet: on the one hand the film strip running down the poster, then the intershot with Marie-Hélène in colour.
L'essentiel du travail montré ici, récent et à venir, utilise la pellicule 16mm et exploite les qualités de l'argentique qui ne peuvent être obtenues par d'autres moyens, et dont la présence physique constitue son entité. Une pièce majeure de cette exposition est le Portrait de Marie-Hélène Breuil, épouse de l'artiste filmée en septembre 2015. Les deux films 16mm ont été développés à la main ; une première version a été terminée en 2016, il s'agit ici d'une nouvelle version remontée en 2017.
Les dix dernières années, depuis que les écrans tactiles ont envahi notre conscience, l'écran est devenu semblable au miroir d'Alice au pays des merveilles , nous n'acceptons plus désormais les limites de l'image, nous les élargissons et les rétractons à volonté, et cela grâce à une révolution extrêmement intuitive de notre comportement gestuel. Cela a également changé notre attitude face à la production de ces images, qui est devenue quelque chose à la portée de presque tout le monde, et faire des vidéos, les tourner et les monter, est à aujourd'hui une activité régulière pour grand nombre de personnes.
Cette œuvre peut être activée par le spectateur en regardant l'image, à travers la boîte lumineuse, ou à travers le poster, c'est la seule manière de voir le film. Le film consiste en une série de photogrammes de Marie-Hélène Breuil ou du ciel, et utilise un système particulier pour obtenir le nombre exact de plans légèrement surexposés et légèrement sous-exposés. Une seconde caméra, chargée avec de la pellicule couleur, filme Marie-Hélène donnant les instructions pour son portrait. Les deux ont été montés ensemble pour le film visible sur Internet : d'un côté la pellicule traverse le poster de haut en bas, de l'autre l'interpositive en couleur.
The Metering pieces are attempts to produce useful measuring devices using film stock.
“When I started making films, even before I became a student, I found the terms that are used, footage or mètrage in French, curious, in that it was not the time of the shot that counted, but simply the length of material that was used to make it. This must have originated in the laboratories producing an developing film stock, but the application to everyday usage did seem add to me. In the Metering pieces, I took this rather literally and started trying to produce useful lengths of film using an interior timing. So here, what I do is to film the tape measure pulling it regularly for exactly 25 seconds (the length of a full wind on my Bolex cameras) to have exactly the same length of film. This means that the tape measure moves too fast to ever be in focus, so the only moments of focus are at the beginning and the end of the shot. Nonetheless, we are producing measures here, and on a human scale.” The pieces are presented pulled from the projector at the right speed, then used as measuring devices in the rooms in which they are projected to determine the distance between the projector and the screen as well as the dimensions of the screen.
The other set of images shown is represented by Jeanne1, from the Stationæry series. These are films which are reproduced in either one or several still images obtained by scanning the film from a computer screen, in colour, on a flatbed scanner. This piece, Jeanne1 is based on Jeanne Dielmann 1038 Quai de Bruxelles, directed by Chantal Akerman and shot by Babette Magolte. The scans are highly detailed, in colour, so the scan takes a considerable time. On the model of scanner used each one scan takes about an hour, so each film has one image per hour once it is finished. The films are always extremely preoccupied by image, the use of image and its clarity as a vehicle for thought. The picture shown here is from the first hour of the film. All the colours are washed out by the movement of the mage during the scan, leaving only black and white, with the appearance of grey scale for the parts of it which were moving more slowly. It re-condenses the illusion of colour produced buy the monitor into its original component, the light beam at the back. There are no real colours, so the reproduction here is a form of reality sampled.
Les Metering sont des tentatives visant à produire des appareils de mesure à partir du métrage de la pellicule. « Quand j'ai commencé à faire des films, avant même de devenir étudiant, je trouvais curieux les termes utilisés, « footage » ou « métrage » en français, car ce n'était pas la durée du plan qui était comptée, mais simplement la longueur du matériel utilisé pour le tourner. Cela a dû naitre dans les laboratoires qui produisaient et développaient la pellicule, mais l'usage quotidien de ces termes me semblait véritablement étrange. Avec les Metering, j'ai donc pris cela assez littéralement et j'ai tenté de produire des longueurs utiles de pellicules en utilisant un timing intérieur. Ainsi, ce que je fais, c'est filmer un ruban métrique se rétracter pendant 25 secondes (la durée pour un film tourné à pleine vitesse sur ma Bolex) pour avoir exactement la même durée de film.
Ce qui signifie que le ruban métrique va trop vite pour être net, donc les seuls moments nets sont au début et à la fin du plan. Et pourtant, on fabrique bien de la mesure, et à échelle humaine. »
Les pièces sont présentées dans le projecteur à la bonne vitesse, puis utilisées pour mesurer le dispositif dans les pièces dans lesquelles elles sont projetées, pour déterminer la distance entre le projecteur et l’écran ainsi que la taille de l’écran.
L’autre série d’images représente Jeanne1 de la série Stationaery. Ce sont des films qui sont reproduits en une ou plusieurs images fixes obtenues en scannant le film via un écran d’ordinateur, en couleur et avec un scanner plat. Cette pièce, Jeanne1, est basée sur Jeanne Dielmann, 1038 Quai de Bruxelles, réalisé par Chantal Akerman et tourné par Babette Magolte. Les scans sont en haute définition et en couleurs donc l'opération prend énormément de temps. Avec le modèle de scanner utilisé, chaque scan prend environ une heure donc chaque photogramme a une image pour une heure de film une fois terminé. Les films sont toujours extrêmement préoccupés par l’image, l’utilisation de l’image et sa clarté comme un véhicule de la pensée. Les images montrées ici sont issues de la première heure du film. Toutes les couleurs sont effacées par le mouvement de l’image durant le scan, laissant uniquement du noir et du blanc avec l’apparition de nuances de gris pour les parties du film qui bougeaient plus lentement. Cette manipulation résume l’illusion d’une couleur produite par le moniteur à son état d’origine : le faisceau lumineux qui traverse depuis l'arrière. Aucune couleur n'est réelle donc la reproduction ici est une forme d’échantillon de réalité.