15/05/2015

New DVD release / Nouvelle sortie DVD - Christian Lebrat – Vibrations

Christian Lebrat has created over twenty experimental films, videos, and film performances, along with a formidable body of photographic work, with a career spanning over 30 years. In the last ten years he has had over a dozen major international retrospectives of his films. He began working in photography in 1978 and has been exhibiting regularly since 1982. His works are in several public collections, such as: National Museum of Modern Art (Centre Pompidou Paris), FRAC Champagne-Ardenne, Forum des Images (Paris), Les archives du film expérimental d’Avignon, Bibliothèque nationale de France (Paris), National Center of Contemporary Art (Moscow).

Eleven of his most important films are now being released on DVD for the first time, by Re:Voir Video. You can ORDER HERE.

A limited edition DVD, containing strips of film of “Holon” and signed by the artist will be released June 6th 2015, at the opening of the “Rubans” photo exhibition. The event will take place at The Film Gallery / Re:Voir Video Paris, starting 6pm and the show will be on display for a month. Vernissage: http://on.fb.me/1ehCk5H











The expressionist abstract painting (particularly that of Mark Rothko) and the radical films of Peter Kubelka (of whom he published the first existing monography) have been highly influential to Christian Lebrat’s art. His films focus on the deconstruction of the film frame by employing transparent light patterns and creating unexpected colour alliterations. The abstract is not a purpose in itself but only the consequence of a pathway chosen both for his conceptual as for his more narrative films. Recently he restarted working with the performance medium, integrating direct painting on the film and making videos in parallel as a form of installation.


Christian Lebrat – Vibrations

Since I began making films I have always been interested in the fact that the image in cinema – the image on the screen – does not exist at all. It is an immaterial image: you cannot touch it, it’s only light, projected light.
If you are a filmmaker you have to deal with this very strong characteristic of cinema: on one hand you work with the celluloid which is a very concrete medium. You can touch it, cut it, work frame by frame and so on, and on the other hand, when this celluloid is projected, the concrete images are transformed into projected light. So, when you make a film, you must keep in mind that the celluloid on which the images are printed will be transformed into light by the projector. For this reason, the work of a filmmaker is essentially to do with rhythm, speed, movement and mutations of light.
The work is between: between the frames, between colors, between the act of shooting the celluloid and the act of projecting it into light.
And this is why you cannot imagine the film – your film – without projecting it. And this is a very important and obvious element of my films. For example, the still images of my films published in this review cannot give any idea of the projected film. They do not provide any idea of the rhythms, of the mutations of colors, of the colors themselves, because the concrete colors on the celluloid are sometimes completely transformed into others by the act of projection.
Film is just magic because it can produce unexpected and extraordinary effects of this sort.

(Excerpt from a lecture given throughout Australia in November 1990. 
Published in Cantrills Filmnotes, no. 65-66, october 1991, pp. 56-58
The full text is republished in the accompanying booklet of the Vibrations DVD)

Critical quotes:

Christian Lebrat developed, during the 1970s and 1980s, an investigation into abstraction that has altered the history of experimental cinema. In his performance of Liminal Minimal, Lebrat strives to reinvent the rhythmic units of film by arranging colors according to combinatory formulae. In playing with the size of images, their superimposition or juxtaposition on two screens, or the tilt and zoom of the projectors, the filmmaker reinvents, in his own manner, the very boundaries of frame in cinematic projection.
Philippe-Alain Michaud

In Trama (1978-1980), Christian Lebrat creates colors “not on the screen but in the eyes,” like those colors that captivated Goethe. Thus the experience bears on time, but also on the very being of color.

Jacques Aumont

Here, color is no longer tint nor tone; it becomes warmth, breath, unquestionable mirage. Cinema is no longer representation, but thermodynamics.
Nicole Brenez

Lebrat’s films present a uniquely French response to the systematic organizational schemes of the so-called structural films of the time: though often abstract, they undercut predictability, seem open to chance, and have a wonderful sensual, almost airy sense of color. Holon (1982), perhaps the strongest, is a rapid wash of blurred, moving colors; the absence of hard edges plunges the viewer into a lush jungle of indistinct forms.
Fred Camper

Christian Lebrat is not only perhaps the most important French experimental filmmaker, but also—and above all—a genuine and indefatigable explorer in the greater sphere of visual arts.
Andrea Monti

For more information on Christian Lebrat visit his website: http://www.christian-lebrat.net/


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Nouvelle sortie DVD - Christian Lebrat – Vibrations

Christian Lebrat a réalisé depuis 1976 une vingtaine de films, vidéos et performances et développé en parallèle un important corpus photographique. Ses œuvres font partie des collections du Musée national d’art moderne (Centre Pompidou), du FNAC, du Frac Champagne-Ardenne, du Forum des images (Paris), de la BnF (Paris) et du National Center of Contemporary Art (Moscou). Onze de ses plus importants films viennent d’être publiées dans le nouveau DVD Vibrations, édité par Re:Voir Vidéo. À commander ici.

Pellicule du film "Trama" (1978-1980)

Une édition limitée du DVD, signé par Christian Lebrat et contenant un morceau de pellicule du film “Holon” sera mise en vente samedi, le 6 juin 2015, au vernissage de son exposition photo “Rubans”, à la Film Gallery Paris / Re:Voir Vidéo. Le vernissage débutera à 18h00 et l’exposition restera ouverte au public pendant un mois. Vernissage: http://on.fb.me/1ehCk5H

Fortement marqués d’une part par la peinture expressionniste abstraite (surtout Mark Rothko) et, d’autre part, par le radicalisme des films de Peter Kubelka dont il publiera la première monographie, les films de Christian Lebrat se caractérisent par la décomposition de l’image en particules (bandes de lumière) dans le but de faire exploser le cadre de l’image et créer des intensités colorées inédites. L’abstraction n’est pas un but en soi, mais l’aboutissement d’une démarche qui s’exprime aussi à travers des films plus « narratifs », voire « conceptuels ». Plus récemment il est revenu à la performance en intégrant la peinture directe sur pellicule dans ses travaux, tout en développant parallèlement une œuvre vidéo sous forme de projection ou d’installation.

Christian Lebrat – Vibrations
                                                                                                       
Depuis que je fais des films, j’ai toujours été intéressé par le fait que l’image au cinéma – l’image sur l’écran – n’existe pas du tout. C’est une image immatérielle : vous ne pouvez pas la toucher, c’est seulement de la lumière, de la lumière projetée.
Si vous êtes un cinéaste, vous avez affaire avec cette très forte caractéristique du cinéma : d’un côté vous travaillez avec le celluloïd qui est un support très concret, vous pouvez le tenir dans vos mains, le couper, travailler image par image et ainsi de suite, et de l’autre côté, quand ce celluloïd est projeté, les images concrètes se transforment en lumière projetée. Ainsi, quand vous faites un film, vous devez avoir à l’esprit que le celluloïd sur lequel les images sont impressionnées sera transformé en lumière par le projecteur. Pour cette raison, le travail du cinéaste a essentiellement à voir avec le rythme, la vitesse, le mouvement et les mutations de la lumière.
Son travail se situe entre : entre les images, entre les couleurs, entre l’impression des images sur le celluloïd et leur projection lumineuse sur l’écran.
Et c’est la raison pour laquelle vous ne pouvez pas imaginer le film – votre film – sans le projeter. C’est une chose importante et évidente dans mes films. Par exemple, les images fixes ou photographies de mes films publiées ne peuvent donner aucune idée du film projeté. Elles ne rendent aucun compte du rythme, de la mutation des couleurs, ou bien même des couleurs elles-mêmes, parce que les couleurs sur le celluloïd sont parfois complètement transformées en d’autres couleurs par la projection.
Le cinéma est magique justement parce qu’il peut produire des effets inattendus et extraordinaires de ce genre.

(Extrait d’une série de conférences données en Australie en novembre 1990.
Publié dans Cantrills Filmnotes, n° 65-66, octobre 1991, pp. 56-58.
Le texte est republié dans le livret qui accompagne le DVD) 

Quelques notes critiques :

Christian Lebrat a développé dans les années 1970 et 1980 un travail sur l’abstraction qui a marqué l’histoire du cinéma expérimental. Dans la performance Liminal Minimal, Lebrat travaille à réinventer les unités de mesure du film en distribuant les couleurs selon des formules combinatoires. En jouant sur la dimension des images, la superposition ou la juxtaposition des deux écrans, leur inclinaison ou en manipulant le zoom des projecteurs, le cinéaste
réinvente à sa manière le cadre de la projection cinématographique.
Philippe-Alain Michaud

Dans Trama (1978-1980), Christian Lebrat a produit des couleurs “dans les yeux et pas sur l’écran”, comme les couleurs qui fascinaient Goethe. L’expérience porte donc sur le temps mais aussi sur l’être de la couleur.
Jacques Aumont

La couleur alors n’est plus teinte ni ton, elle devient chaleur, souffle, incontestable mirage ; le cinéma n’est plus représentation mais thermodynamique.
Nicole Brenez

Les films de Christian Lebrat sont une réponse spécifiquement française aux schémas méthodiques d’organisation de ce qu’on a appelé le cinéma structurel. Même s’ils sont souvent abstraits, ils restent imprévisibles, semblent ouverts au hasard et ont un sens merveilleusement sensuel de la couleur, voire un sens aérien. Holon (1982), peut-être le plus fort, est un balayage rapide de couleurs en
mouvement; l’absence de formes déterminées plonge le spectateur dans une jungle luxuriante de formes indistinctes.
Fred Camper

Christian Lebrat n’est pas seulement le cinéaste expérimental français peut-être le plus important, mais aussi et surtout un authentique et infatigable chercheur dans la sphère plus large des arts visuels.
Andrea Monti

Pour plus d’informations sur Christian Lebrat visitez : http://www.christian-lebrat.net/