by Michael Garrad for CLOSE UP
© Pieter Kers
« Il est 19h30 au Louvre le 6 mars 2001. Charlemagne Palestine descend les marches du grand auditorium avec sa valise en toile rouge. Il porte un grand chapeau Weston, plusieurs écharpes bariolées, un pantalon orange et des chaussures rouges. Il pose sa valise devant le majestueux piano Bösendorfer et en sort une grenouille, un petit singe, un ours, un perroquet… quelques peluches
rescapées des poubelles de l’histoire. Charlemagne débute son concert devant une salle pleine. Il ne faut pas plus de cinq minutes de Strumming Music pour qu’un spectateur se lève et crie au scandale. Le concert s’interrompt, Charlemagne lui suggère de quitter la salle. Après un échange musclé, l’homme à lunettes se rassoit. A la fin du concert, je revois la même personne félicitant Charlemagne de sa
performance. Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qu’il lui a fait changer d’avis : l’origine ukrainienne de l’artiste, son appartenance à l’avant-garde new-yorkaise au début des années 70 (Tony Conrad, La Monte Young, John Cale, Taylor Mead, Terry Riley...), son expérimentation électro-acoustique à Los Angeles (Morton Subotnick, Ingram Marshall), son art vidéo (Nam June Paik), ses accointances avec le cinéma expérimental (Stan Brakkage) ou son exil vers l’Europe. Le film vient de commencer… »
Sous la forme d’une confession intime et sur fond d’archives d’époque (vidéos, photos et musiques inédites), Charlemagne nous livre sa quête de « l’or sonore ». par Anne Maregiano
Charlemagne, Brooklyn
« .. C’est à Bruxelles, où Charlemagne vit depuis une dizaine d’années, qu’Anne Maregiano est allée le filmer, dans sa cuisine et au milieu de ses animaux en peluche qui ne le quittent jamais, surtout pas quand il va jouer. Sans jamais l’interroger, sans chercher à le « cerner », la réalisatrice le laisse tout simplement se raconter en voix off. Elle le suit dans ses déambulations dans la ville, à son studio d’enregistrement, dans ses emplettes (une tête de bison naturalisé) et illustre ses propos par un riche matériau de photos et d’enregistrements vidéo. En de longues séquences, où la voix du « sujet » n’est jamais envahissante, elle évoque l’enfant d’émigrés juifs russes new-yorkais qui se met au chant pour se délivrer de son bégaiement, ses années de chorale religieuse (« dans toutes mes choses, il y a une aura de lamentation juive »), puis son apprentissage comme carillonneur après son admission dans un conservatoire de musique. Quasimodo en pays protestant, il attire l’attention du cinéaste underground Tony Conrad qui l’introduit dans la bohème new-yorkaise des années 70. Par petites touches, avec légèreté et avec un sens très sûr de la bonne distance, Anne Maregiano trace le portrait d’un musicien qui vaut, à coup sûr, le déplacement… » par Nicole Gabriel pour COLLECTION JEUNE CINEMA (N°347/348)
Charlemagne Bar Mitsva, Brooklyn
Durée du film / Length 70 min - 2010
Version anglaise sous- titrée français / English with French subtitles
Cadre/Image Sébastien Buchman, Anne Maregiano, Frédéric Ramade - Son/
Sound Frédéric Fonteyne, Francois Waledisch -Montage/Editing Matthieu Augustin - Montage son/Sound editing Eric Lesachet - Infographie/Graphism Christophe Gauthier - Mixage/Sound Mix Amélie Canini - Etalonnage/Color Grading Eric Salleron
Compléments de programme / Bonus Films
The red suitcase de/by Anne Maregiano (10’) © Atopic – Anne Maregiano 2011
Body Music de/by Charlemagne Palestine (12’54’’) © Charlemagne Palestine 1975
Charlemagne 2 : Piltzer de/by Pip Chodorov (22’) © Pip Chodorov 2002
Enregistrement sonore / Sound Recording
March 7, 1975 de/by Charlemagne Palestine (59’56’’) © Charlemagne Palestine, Alga Marghen (2003)
Livret / Book (44 pages)
Textes écrits par / Textes written by Ingram Marshall, Roland Spekle, Pip Chodorov and Anne Maregiano
Photos by : Kathleen Agnoli, Elaine Hartnett, James Lapine, Charlemagne Palestine
Lien Bande annonce / Trailer
https://vimeo.com/50048389