Le 5 mars au cinéma de
l'Archipel, FUTUR ANTERIEUR, le cycle de rencontre autour du cinéma
propose une séance consacrée au cinéaste Marcel Hanoun.
Au programme Des
hommes qui ont perdu racines, un documentaire poétique de 17
minutes traitant de réfugiés hongrois dans des camps en Autriche
après la révolution manquée à Budapest. Suivi d'un long métrage
de 68 minutes, Une simple histoire, primé à Cannes en 1959 pour le
Grand prix Eurovision,
retraçant les difficultés d'une mère et d'une fille à leur
arrivée à Paris. L'occasion de revenir sur l'un des mentors du
cinéma expérimental.
« La force d'une image est de s'interrompre, d'être suspendue du temps et de ne s'accomplir que dans l'imaginaire »
Né à Tunis le 22
octobre 1929 et contemporain de la Nouvelle Vague, Marcel Hanoun
pratique un cinéma emprunt de poésie ou la forme se retrouve plus
importante que le récit même. Ayant pratiqué dès les années 50
des recherches poussées sur le dé-synchronisme linguistique entre
image et son, ses films relèvent de l'abstraction narrative. Soutenu
par le cinéaste Jonas Mekas le considérant comme l'un des cinéastes
français des plus important depuis Robert Bresson, il est aussi loué
par Jean Luc Godard qui dans les Cahiers du Cinéma avait prédit
l'avènement d'un « outsider » après avoir vu son premier
long métrage Une simple histoire en 1958.
Tourné en 16 mm, ce long
métrage proche d'un registre néo-réaliste nous offre un contraste
quasi photographique avec en héroïne l'actrice Micheline Bezançon
dans le rôle d'une jeune femme pauvre arrivée à Paris avec sa
fille dans le but de trouver un emploi. Au fil des jours, ses
économies se lapident rapidement. C'est à travers un flash-back
prolongé que l'on comprend son histoire. L’héroïne raconte ses
errances par l'intermédiaire d'une voix-off reformulant et répétant
les dialogues, faisant écho au titre, rien d'autre que ce qui semble
se passer ne se passe réellement.
La simplicité de
l'histoire évoquée par le titre se retrouve à travers la façon du
réalisateur de filmer, la caméra est presque immobile permettant de
capter de captivantes de prises de vue en intérieur.
Par l'intermédiaire de
la voix off et de ces plans, Marcel Hanoun semble vouloir souligner
un isolement, celui de son héroïne dans une ville morose. Elle se
retrouve comme une étrangère d'un univers qu'elle ne perçoit qu'à
travers la vitrine d'un concessionnaire automobile. Par cette
structure narrative austère, une distance même se fait ressentir
pour le spectateur qui lui même fini par ressentir cette distance
face à l'histoire.
Le projection au cinéma
de l'Archipel est une occasion de voir ou re-voir Une simple
histoire, véritable classique du cinéma de la nouvelle vague
française. Et pour ne pas s'arrêter simplement à un visionnage
passif de l’œuvre de Marcel Hanoun, une discussion autour des
films est organisée après la projection avec la participation de
Gérard Courant, cinéaste, poète et producteur indépendant
français de renom
EVENT HERE
EVENT HERE